Mgr Antonio Marto dit que le message de Fatima est, « après les Écritures », la dénonciation « la plus forte et la plus impressionnante du péché du monde »
L’Evêque de Leiria-Fatima fait le discours de la rentrée dans la séance académique commémorant la Journée nationale de l’Université catholique portugaise sur le message de Fatima
Le message de Fatima est « après les Ecritures » la dénonciation « la plus forte et la plus impressionnante du péché du monde qui invite toute l'Eglise et le monde à un sérieux examen de conscience », a dit cet après-midi l’Evêque de Leiria-Fatima dans le discours de la rentrée qu’il a prononcé lors de la séance académique ayant lieu à l’Auditorium Cardinal Medeiros, dans le cadre des commémorations de la Journée nationale de l’Université catholique portugaise, qui, cette année est subordonnée au thème « Cultiver l’Ecologie des Savoirs ».
Intitulé « Fatima, message de miséricorde et d’espérance pour le monde », le discours de la rentrée du prélat souligne l’importance et l’actualité du message de Fatima, surtout à la lumière du monde actuel.
« Fatima est en fait un phénomène et un événement qui se dévoile et se déroule à travers l'histoire et est devenue un point de repère et d'irradiation incontournable pour l'histoire de l'Eglise et de l'humanité », dit l'évêque de Leiria-Fatima.
« Ce qui frappe et étonne le plus c’est que le contexte et le contenu du message ne sont pas restreints à un chemin de foi personnelle des petits voyants, à une circonstance particulière de leur pays ou d’une certaine vérité de la foi en question », a-t-il dit.
« Son horizon a une portée historique et mondiale : il est situé au centre des préoccupations mondiales et des événements historiques les plus dramatiques du XXe siècle. Peut-être que maintenant, à la distance d'un siècle, nous soyons en mesure de comprendre plus profondément la vérité et toute la portée de ce message », a-t-il affirmé.
Mgr Antonio Marto, qui s’est adressé à la communauté académique de l’Université catholique portugaise, le jour où la Statue de la Vierge Pèlerine a visité l’institution, insérée dans la visite au diocèse de Lisbonne, a souligné la modernité de ce message de Fatima.
Il a fait référence à son contexte, avec une incidence particulière aux deux grands conflits qui ont marqué l'histoire du XXe siècle: la Première et la Deuxième Guerres mondiales; les totalitarismes dans les versions du stalinisme et du nazisme; « le mensonge systématique » de réécrire l'histoire; le programme de négation de Dieu; l’anéantissement et la mort d'êtres humains et le mépris total de la dignité humaine, dans l’expressivité numérique de dizaines de millions de victimes, au nom de la pureté radicale de l'idéologie, de la révolution ou de la race, élevées au rang de nouvelles divinités ; la nouveauté de celle qui allait être appelée « la guerre totale » ou le phénomène collectif de la haine et de la violence qui s’est emparée des personnes et des peuples. Des situations qui produisent « dans un concentré du mal, un véritable symbole de la mondialisation du péché connue pour la première fois dans sa monstruosité, dans son horreur et sa terreur à l’échelle planétaire », dont l’acceptation de la normalité et de la « banalité du mal » sont l’expression ultime.
Pour l’Evêque de Leiria-Fatima, le message de Fatima comprend « avec lucidité et amertume cette vicissitude historique, tumultueuse et dramatique » et « seuls ceux qui ont un sens fort de la dignité de l’homme devant Dieu, de sa destinée éternelle, peuvent comprendre combien la tragédie du péché est grande et comment la perte du sens du péché est, dans le plus profond, la perte du sens de tout ce qui est vraiment humain ».
Face à cette situation de « l’humanité blessée », le message de Fatima est « le porte-parole de la clameur des victimes » et devient une « invitation à lire l’histoire à partir des victimes, à s’arrêter devant le mystère de l’homme devant le mystère de Dieu », a dit Mgr Antonio Marto.
Pour l’Evêque de Leiria-Fatima, “La coïncidence singulière de ces apparitions avec des heures historiques d'une extrême gravité » est « un signe de Dieu pour notre génération, une parole prophétique pour notre temps, une intervention divine dans l’histoire de l'humanité à travers le visage maternel de Marie, une lumière sur l'histoire du monde ».
« Le message de Fatima est un avertissement très sérieux et, en même temps, la consolation de l’espérance théologale : le mal est vaincu par l'amour trinitaire révélé dans la croix et la résurrection de Jésuspar l'amour de Marie pour nous et avec notre conversion », a dit le prélat.
Dans cette perspective, le message de Notre Dame « est un appel à nous ouvrir à une autre dimension de l’histoire, alimentée par une autre Présence, soutenue par une autre Force, dirigée par une autre Lumière, orientée vers un autre But, déjà mystérieusement et silencieusement présents et actifs dans la chaîne des générations qui gardent les Promesses du Seigneur et les transmettent de génération en génération », a-t-il ajouté.
Le cœur du message se trouve, donc, dans cette « invitation pressante à ramener vers le centre de la vie chrétienne et du monde l’adoration de Dieu, Seigneur de l'histoire, la reconnaissance de sa primauté, l’adhésion à sa volonté salvifique, l'invitation à enflammer le désir d'aimer Dieu et à encourager la pratique de l'amour réparateur. Tout le reste a ici son centre d'unité et d'irradiation.
De même que les petits Bergers « sont appelés, à partir de la périphérie, à intervenir dans l’histoire en faveur de la paix, avec une autre force, une autre puissance, d'autres moyens, apparemment inutiles et inefficaces à l'œil humain – la puissance de la prière du juste dite avec ferveur, la persévérance dans la prière pour obtenir le don de la paix à travers l'adoration, la dévotion réparatrice, la conversion et le sacrifice de soi selon la pieuse coutume de l'époque » – de même aussi les chrétiens sont-ils appelés à intervenir, sachant que « le Cœur Immaculé de Marie triomphera et sera accordé au monde un temps de paix ».
La Journée de l’Université catholique portugaise est célébrée le dimanche, 7 février, mais la séance académique a eu lieu ce vendredi après-midi, à Lisbonne.
CR
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