« Fatima reste toujours un bastion de foi pour les migrants, un lieu de supplication et de gratitude »

« Fatima reste toujours un bastion de foi pour les migrants, un lieu de supplication et de gratitude »

Dans son homélie de la messe à l’Esplanade de Prière, l’Évêque de Coimbra a évoqué l’ombre obscure de l’exploitation des migrants.

« Les migrants croient que Notre-Dame de Fatima les a aidés à affronter la dureté de la vie et qu’elle a été leur soutien sans lequel ils n’arriveraient pas à garder la foi », a affirmé l’Évêque de Coimbra, dans son homélie de la messe de ce 13 aout.

C’est la raison pour laquelle tant d’hommes et de femmes, de plusieurs générations, reviennent régulièrement à Cova da Iria. « Fatima reste toujours un bastion de foi pour les migrants, un lieu de supplication et de gratitude envers Dieu, un symbole de la confiance en la Vierge Marie et d’engagement dans l’Évangile », souligne Mgr Virgilio Antunes qui a présidé cette année le pèlerinage international anniversaire d’août.

Le thème des migrations est toujours au cœur de l'actualité nationale. Le président de la célébration a déclaré que tout comme nous avons des jeunes qui continue de quitter le pays, pas toujours « par une décision libre et sans contraintes », nous avons aussi des personnes issues d’autres contextes culturels et religieux qui arrivent au Portugal. Ils viennent pour échapper à la pauvreté et à la guerre, en quête de nouvelles opportunités de vie qu’ils ne trouvent pas dans leur pays d’origine. « Ceux qui arrivent doivent également faire face à la nouveauté de l’inconnu en terre étrangère, source d’appréhension et, souvent, d’une immense solitude », a-t-il rappelé.

Mgr Virgilio Antunes a également évoqué le message du pape François à l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié : « une lumière qui nous guide et une maison pour habiter », voici les conditions essentielles pour un chemin de bien-être et de bonheur.

Mais, parfois, la lumière se transforme en ombres profondes et la maison en un lieu de rejet. « Le monde est conscient de l’existence de nombreux visages cachés qui, sans scrupules, promettent le paradis aux pauvres des périphéries du monde », a affirmé l’Évêque de Coimbra. Il a également affirmé que « derrière quelques milliers d’euros ou de dollars, le visage de ceux qui se présentent comme de bons samaritains finissent par révéler des visages de cruels malfaiteurs, qui abandonnent ceux qui se sentent trahis sur le bord de la route ou les abandonnent à leur propre sort dans les vagues de la mer, prélude à la mort ou à la confrontation avec la dure réalité qui les attend sur la plage ».

Le symbolisme du foyer, également présent dans le message du pape François, a conduit le président de la célébration à partager que, parfois, « la maison, la société, est un lieu de rejet ; la communauté, un lieu de discrimination ; le travail, un moyen d’exploitation ».

Mgr Virgilio Antunes a souligné que « celui qui a le Christ comme lumière et lui confie la direction de sa vie, œuvre à l’hospitalité, c’est-à-dire, il est prêt à recevoir avec joie les frères et sœurs dans sa maison, autrement dit sa terre natale, sa culture, son Église, son économie, son travail, sa familiarité et son amitié ».

La même réflexion a été partagée, à la fin de la célébration, par Mgr José Ornelas, qui a rappelé que Marie a accompagné trois enfants « pour nous enseigner que c'est précisément de ceux qui en ont le plus besoin, que nous devons être des guides accueillants et attentifs ».

L’évêque de Leiria-Fatima a évoqué les paroles du pape François le 5 août de l’année dernière dans la Chapelle des Apparitions : « voici l’image de la maison de la Mère, une maison qui a des colonnes et un toit pour accueillir et être un abri pour ceux qui viennent ».

« Prions pour que notre pays, cette Europe qui est la nôtre, pour que le monde devienne un endroit comme celui-ci, accueillant, pour que chacun puisse avoir ce dont il a besoin pour son pèlerinage sur terre. Et prions surtout pour la paix, qui est l’une des caractéristiques de ce Sanctuaire », a-t-il conclu.

Environ 50 000 pèlerins ont participé aux célébrations de ce matin, au cours desquelles a eu lieu la traditionnelle offrande de blé. Quatre évêques et 90 prêtres ont concélébré.